Une jeune maison d’édition à découvrir: Kuma éditions

Une jeune maison d’édition à découvrir: Kuma éditions

Comment vous est venu l’idée de vous lancer dans cette aventure éditoriale ? Quel est le point de départ ?

L’idée est née d’une passion commune, à Isabelle et moi-même, pour la bande dessinée. Nous adorons la bd depuis notre enfance, en avons toujours lues et achetées, en librairie, en festival ou en financement participatif. Nous aimons découvrir de nouveaux auteurs, les soutenir. De part nos activités respectives, je suis bibliothécaire de métier et Isabelle est coloriste à ses heures, nous avons eu envie de ne plus être simples consommatrices, mais de nous plonger dans cette activité d’éditrices. Ce projet a mûri dans nos têtes et nous avons sauté le pas quand j’ai décidé qu’il était temps pour moi d’explorer une nouvelle activité. J’éprouvais un besoin de changement, de sortir de ma « zone de confort » comme on dit souvent, et se lancer dans l’édition nous a semblé être une bonne façon de vivre une nouvelle aventure stimulante, enrichissante, pleine de découvertes…mais nous le savons aussi : périlleuse (vu le contexte actuel) et stressant. Il y avait aussi l’idée de contribuer, à notre humble niveau, à ce que des projets se concrétisent. Il y a beaucoup de gens talentueux dont nous aimons le travail, mais qui ne sont malheureusement pas toujours édités, sans que cela ait un rapport avec la qualité de leur travail. 

Comment s’est constituée l’équipe ? Comment fonctionnez-vous ?

Kuma Editions c’est un duo Isabelle et Hélène, nous vivons ensemble, c’est donc une entreprise « familiale ». En fin 2023 j’ai créé Kuma Editions sous le statut d’auto-entreprenariat et Isabelle m’accompagne. 

Je suis donc à la tête de Kuma Editions mais elle intervient a beaucoup de niveaux, surtout sur la partie communication sur les réseaux sociaux. On peut dire que ça n’est clairement pas mon point fort alors que c’est le point clé de la réussite d’un projet, d’autant plus quand on fonctionne en financement participatif. Il est très important de se faire connaître, d’acquérir de la visibilité sur les réseaux, de développer une communauté autour de nous. 

Pour ceux qui ne connaissent peut-être pas, le financement participatif est une sorte de campagne de précommandes que nous faisons sur la plateforme ulule. Nous fixons un objectif, soit en nombre d’exemplaires, soit en somme d’argent, qu’il faut atteindre pour assurer à minima l’impression du livre. Pour fixer ce montant nous effectuons des devis auprès de notre imprimeur pour avoir l’estimation la plus juste des besoins. Nous cherchons ensemble les auteurs et étudions les dossiers que l’on nous envoie. Nous abordons beaucoup de choses ensemble : la préparation des campagnes de financement, les tâches plus administratives, les corrections, la maquette etc. 

Quels sont les objectifs et les envies que vous vous êtes donnés pour définir et développer votre activité ?

L’idée est avant tout de réaliser de beaux projets qui nous correspondent. Ce qui nous anime c’est le rapport que nous établissons avec les auteurs que nous éditons. Pour nous il est fondamental d’être proche d’eux et de travailler pour et avec eux, et ce en toute transparence. Nous voulons que les livres édités leur plaisent, dans la mesure des contraintes que nous pouvons rencontrer. Nous projetons d’éditer 3 ou 4 titres par an, nous ne pensons pas pouvoir faire davantage étant donné notre toute petite taille. 

Nous avons également à cœur de rémunérer les auteurs dans des proportions plus justes. Par exemple, si une campagne de financement dépasse les objectifs fixés, nous partageons avec l’auteur les suppléments acquis pendant la campagne.

Nous sommes situées dans le nord de l’Isère et nous avons tenu à ce que nos ouvrages soient imprimés dans notre région et en quantité raisonnée. Nous fonctionnons avec un imprimeur implanté à 1 heure de chez nous et pour nous c’est une chance, nous ne voulions pas voir nos bd être imprimées hors de France. 

Nous ne sommes pas distribuées en librairie mais nous espérons développer des partenariats avec des librairies indépendantes. Pour le moment nous avons une boutique en ligne et pour le 1er trimestre 2025 nous espérons finaliser notre site internet.

Quels sont les obstacles que vous avez rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?

Il n’y a pas vraiment eu d’obstacles, simplement beaucoup de nouvelles compétences à acquérir, c’est le côté couteau suisse de la micro entreprise, nous faisons tout nous-même : Il a fallu se familiariser avec certains logiciels, apprendre le jargon et le fonctionnement de l’imprimeur, les droits d’auteurs ..etc  C’est ce qui est passionnant mais parfois stressant. Quand on doit rendre la maquette dans les temps et signer son premier BAT, on a un peu la pression, idem quand on fait son premier festival comme en tant qu’éditrices. Nous avons une responsabilité envers les auteurs et les lecteurs, nous nous devons donc de donner le maximum pour porter au mieux les projets que l’on nous confie. 

Merci Hélène et Isabelle !

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